Tube multicouche

07/04/2015 00:00

Plomberie-chauffage : pourquoi passer au tube multicouche ?

Mots clés : 

Matériel - Equipement de chantier

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Métier de la construction

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Retraite

  

Présenté comme le matériau idéal du plombier chauffagiste, le tube multicouche ne manque pas d’arguments, y compris par rapport au PER. Revue de détails.

Sur le marché depuis plus de dix ans, le tube multicouche, favorisé par la flambée du prix du cuivre et les vols sur les chantiers, a fini par conquérir nombre de professionnels en quête de rentabilité, en particulier dans le neuf (installations hydrocâblées). 
Par rapport au cuivre qui s’entartre, se corrode, demande des compétences de plus en plus rares (soudure, brasure), exige du temps pour sa mise en œuvre, requiert un permis feu, nécessite des consommables, etc., le tube multicouche est inerte, facile à manier, ne craint pas la corrosion, s’avère plus qualitatif que le PER, se met en œuvre sans risque, et ne nécessite pas de consommable (brasure, gaz…). De plus, raccordé par sertissage, il permet de gagner un temps précieux tout en offrant l’assurance d’un raccordement parfaitement étanche.
Enfin, ultime argument, il est moins cher que le cuivre et son prix reste fixe, évacuant tout risque de perdre de l’argent sur un chantier.
En revanche, le tube multicouche est plus cher que le tube PER, souvent vendu à prix discount. Toutefois, lorsque le tube PER est pourvu d’une barrière anti-oxygène (BAO), l’écart de prix se resserre, voire disparaît selon les niveaux de gamme choisis. Pour autant, le tube multicouche va-t-il détrôner le PER, qui règne sur l’alimentation sanitaire horizontale et le chauffage dans le résidentiel neuf ? Probablement pas ! Mais dès lors que l’on recherche la qualité, le multicouche a sa place : sa mise en œuvre n’est pas plus compliquée que celle du PER et, proposé en couronnes/rouleaux ou en barres, nu, pré-fourreauté ou pré-isolé, il est adapté à tous les types d’installations de chauffage ou de sanitaire, en apparent (rénovation), comme en encastré (neuf). Les diamètres, qui vont de 14 x 2 à 110 x 10, permettent de réaliser des installations complètes, de l’alimentation sanitaire horizontale, jusqu’à la colonne montante.
De plus, lorsque le tube multicouche devient le matériau unique du professionnel, les achats, ainsi que la gestion de l’outillage, sont simplifiés. Enfin, les chutes récupérées sur les installations de planchers chauffants peuvent être utilisées sur un chantier de plomberie ou de chauffage, quel que soit le type de mise en œuvre.

 

En plancher chauffant

 

En France, le PER domine de façon écrasante dans la mise en œuvre des planchers chauffants, mais le multicouche émerge, notamment dans l’est de la France, sous influence de l’Italie et de l’Allemagne;

Avantages :
• Grâce à l’âme en aluminium, le tube multicouche est étanche à l’oxygène ;
• Parce que le multicouche est repéré par les détecteurs de métaux, on évite les accidents de « perçage », hors saison de chauffe ;
• Sur les dalles à plots, le PER est maintenu, mais sur des dalles planes, il est moins pratique que le multicouche qui, lui, reste en place et conserve la forme qu’on lui donne ;
• En Ø 16 et 26, le multicouche présente une grande flexibilité et permet un rayon de cintrage de 5 fois son diamètre, contre 7 pour le PER ;
• Contrairement au PER qui durcit avec le froid, le multicouche est facile à travailler quelle que soit la température ;
• La couronne de multicouche entamée peut être utilisée en plomberie.

Inconvénients :
• Le prix, plus élevé que celui du PER ;
• À partir du Ø 26, l’effort à fournir pour courber le tube est plus important qu’avec le cuivre.

 

Pour les installations hydrocâblées

 

Le multicouche peut remplacer le PER pour raccorder des radiateurs et, pour peu qu’il affiche un agrément ACS (attestation de conformité sanitaire) à jour, il peut également être utilisé en alimentation sanitaire.

Avantages :
• Le tube multicouche se dilate à peu près dix fois moins que le PER ;
• Plus qualitatif que le PER de série 5, dont l’épaisseur est minimale, il permet de réaliser des installations de niveau supérieur ;
• Il est « naturellement » doté d’une barrière anti-oxygène (chauffage), nécessaire dans les circuits (très) basse température, et insensible à l’entartrage et à la corrosion ;
• Certains fabricants le proposent pré-isolé, mais aussi pré-fourreauté, tout comme le PER (garantie biennale) ;
• Blanc (ou noir chez Geberit), il est, pour les remontées, nettement plus présentable que le PER bleu et rouge.

Inconvénients :
• Son prix, plus élevé que celui du PER.

 

En plomberie traditionnelle

En neuf et en rénovation, pour le chauffage comme pour le sanitaire, le multicouche permet de réaliser toutes sortes de réseaux, de la colonne montante à la distribution horizontale, et se travaille comme le cuivre.

Avantages :
• Le tube multicouche est moins cher que le cuivre et son prix ne fluctue pas. Il n’intéresse pas les voleurs sur les chantiers ;
• Comme le cuivre, il se dilate très peu. Serti et non brasé, il est plus simple à travailler, sans risque de dégradations lié à la flamme. Il ne nécessite pas de permis feu ;
• Il est compatible avec les raccords PushFit, parfaits dans les lieux difficiles d’accès (sous une baignoire) ;
• Il peut être installé en apparent comme en encastré ;
• Pas de consommables et de bouteilles de gaz à déplacer sur le chantier ;
• Serti, il est l’assurance de raccordements à la fois rapides et étanches ;
• Par rapport au cuivre, il amortit notablement les bruits de circulation.

Inconvénients :
• Son aspect plastique et certains raccords trop présents peuvent rebuter le client ;
• Quoique rigide, au-delà de 1 m de longueur, le tube multicouche fléchit (colliers) ;
• Le multicouche est moins résistant au choc que le cuivre, l’Inox ou l’acier galvanisé.